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AFEST : Comment la développer et piloter ses impacts ?

Evan Friburg |

AFEST est un acronyme pour Action de Formation En Situation de Travail. En théorie, l’AFEST semble être une excellente façon d’apprendre. Mais dans la pratique, contrairement à l’apprentissage informel, l’AFEST est relativement nouvelle dans les entreprises et son utilisation reste marginale.

1. Définition

L’Action de Formation En Situation de Travail est décrite dans la Loi Avenir du 5 septembre 2018, qui donne une nouvelle définition de l’action de formation : « un parcours pédagogique permettant d’atteindre un objectif professionnel. Il peut être réalisé en tout ou partie à distance. Il peut également être réalisé en situation de travail » (Art. L. 6313-2).

En résumé, une AFEST est un parcours visant un objectif professionnel alternant phases de travail et de réflexion, accompagné, évalué et traçable[1]. Elle alterne donc des moments de pratique professionnelle, au cours desquels l’individu développe des compétences propres à son métier, et des temps de prise de recul par rapport à cette pratique. Par exemple, si une AFEST consiste à travailler en équipe sur un projet spécifique afin de développer des compétences liées à la communication et au leadership, la « phase réflexive » aura pour objectif d’analyser les réalisations de l’individu, et de déterminer dans quelle mesure il a atteint les objectifs pédagogiques et développé les compétences visées.

2. Le “learning by doing” au service du developpement des competences

Premier avantage de l’AFEST : c’est une excellente manière de développer des compétences métier. On peut d’ailleurs faire un parallèle avec le modèle 70/20/10, qui suggère que 70 % de l’apprentissage se fait grâce à la pratique et l’expérience. Seulement, en entreprise, ces 70 % sont longtemps restés apparentés à de l’apprentissage informel car intraçable. Cela signifie que l’on est conscient que le salarié acquiert des compétences en pratiquant, mais il est impossible de savoir précisément quelles actions lui ont permis de monter en compétences et dans quelle mesure.

L’AFEST, si elle est bien mise en œuvre, permet de rendre cet apprentissage formel. C’est là tout l’enjeu de cette méthode : avec l’AFEST, l’action de formation est identifiée, elle peut être liée à une ou plusieurs compétences (nécessaires à la bonne exécution de l’action) et elle peut être trackée. Quel que soit le métier de l’individu, il est facile d’imaginer l’impact positif que peut avoir le learning by doing : par exemple, c’est à force d’utiliser un outil qu’on le maîtrise parfaitement, c’est en manageant qu’on pourra devenir un bon manager… Même si, bien sûr, des savoirs théoriques et/ou de l’entraînement sont souvent des prérequis à une bonne mise en pratique.

Deuxième avantage de l’AFEST : elle peut limiter les coûts de formation. Tout d’abord, les coûts logistiques liés à la formation présentielle sont inexistants : location d’une salle de formation, coûts de déplacement et d’hébergement du salarié… D’autre part, le contenu pédagogique est envisagé de façon radicalement différente : oubliez l’achat d’un e-learning, la conception d’un parcours en interne ou encore l’animation d’une classe virtuelle par un formateur externe. Avec l’AFEST, chacun se forme dans son quotidien de travail, en réalisant des actions propres à son métier.

Image d'une personnage assis à son bureau en train de travailler.

3. Monitorer l’AFEST n’est pas une mince affaire

Comme nous l’évoquions plus haut, en entreprise, c’est la traçabilité qui différencie l’AFEST de l’apprentissage informel. Mais cette traçabilité est plus complexe à assurer lorsqu’il s’agit d’une AFEST que pour des actions de formation plus traditionnelles (présentiel, classe virtuelle, e-learning…). En effet, par définition, l’AFEST est ancrée dans le quotidien du salarié. Cela signifie que ce dernier se forme sur des temps qui jusqu’à présent n’étaient pas dédiés à apprendre.

Un tuteur est essentiel afin de suivre les actions de formation. L’idéal est d’avoir un tuteur humain (un manager ou un expert métier, par exemple) capable d’accompagner chaque salarié dans son AFEST. Mais pour un dispositif vraiment industrialisable, on pourra utiliser un « tuteur digital » : un outil permettant d’assurer le suivi des actions de formation en situation de travail réalisées par les salariés.

Pour cela, on notera tout de même quelques prérequis :

  1. L’AFEST à réaliser par un individu doit être incluse dans des référentiels de formation et de compétences, l’objectif étant de pouvoir l’identifier clairement (de la même façon qu’un contenu pédagogique traditionnel) et de la lier à la compétence ou aux compétences qu’elle permet de développer ;
  2. L’AFEST doit être contextualisée et déployée auprès des bonnes personnes dans l’entreprise. En effet, deux salariés devant développer la même compétence mais n’ayant pas le même quotidien de travail ne pourront pas réaliser la même AFEST. Celle-ci doit être réalisable selon le métier, les missions et le quotidien du salarié ;
  3. L’AFEST doit être mesurée en termes de réussite. L’outil digital utilisé doit donc permettre de collecter du feedback sur la bonne réalisation de l’AFEST : par le salarié lui-même (dans une logique d’auto-formation), par son manager, par un expert…

4. Domoscio et l’AFEST

Si l’action de formation en ligne existe aujourd’hui sous forme de micro-learning, l’AFEST peut elle être réalisée sous forme de micro-action (https://domoscio.com/fr/blog/le-micro-doing-definition-usages-et-bonnes-pratiques/) ! C’est l’approche retenue par Domoscio. Plutôt que de réserver une demi-journée de son temps à réaliser une AFEST, le salarié est invité à réaliser des micro-actions distribuées au cours du temps afin de jongler plus facilement entre ses différentes missions.

Cette logique de micro-action est intégrée à la solution d’ancrage Domoscio Lock. Elle peut être utilisée seule ou en complément d’une formation plus traditionnelle. Dans ce cas, l’approche est la suivante :

  • Etape 1 : j’apprends les savoirs théoriques et/ou je m’entraîne en formation (présentielle ou digitale)
  • Etape 2 : avec Domoscio, je développe et j’ancre les compétences en mettant en application les AFEST qui me sont suggérées de façon individualisée
  • Etape 3 : avec Domoscio, j’évalue ma mise en application et ma réussite

Pour le salarié, tout est mis en œuvre afin de garantir son engagement et son usage dans le quotidien de travail : l’application est disponible sur web et sur mobile, les AFEST sont courtes (micro-actions), elles sont notifiées au salariés grâce à du push et elles sont présentées sous forme de « défi » afin de gamifier l’approche. Et l’algorithme d’ancrage développé par Domoscio permet d’individualiser l’expérience, de façon automatique, selon les besoins de chaque individu. Le salarié à toutes les cartes en main pour ancrer durablement les compétences techniques et comportementales nécessaires pour exercer son métier. Enfin, le reporting à disposition des superviseurs assure la traçabilité de l’AFEST.

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[1] Définition donnée par la Cegos : https://www.cegos.fr/ressources/faq-reglementation-formation-professionnelle/10-questions-sur-l-afest.