Petit guide de rédaction des questions d’ancrage
L’ancrage intervient à la suite d’une formation afin d’accompagner l’apprenant dans la consolidation de ses acquis.
En 1885, les travaux de Hermann Ebbinghaus, psychologue expérimental, ont mis en évidence l’hypothèse de la courbe de l’oubli selon laquelle une information se perd au fil du temps lorsque le cerveau ne cherche pas à la conserver. Les sciences cognitives ont notamment démontré que les méthodes les plus efficaces pour favoriser la mémorisation à long terme sont :
- D’espacer les révisions avec des intervalles de temps de plus en plus grands
- De répondre à des questions plutôt que consulter des leçons ou des vidéos
- De mélanger différents sujets lors d’une même session de révision
Les outils d’ancrage exploitent ces connaissances pour proposer des piqûres de rappel sous forme de questions, étalées dans le temps et portant sur les apprentissages à ancrer. L’intelligence artificielle peut permettre de personnaliser ces rappels en fonction de la capacité de mémorisation de chacun : l’apprenant sera sollicité plus fréquemment sur les sujets qu’il a du mal à mémoriser, et vice-versa.
Afin de mettre en place un dispositif d’Ancrage Adaptatif au sein de votre organisation, il est nécessaire de créer des questions d’ancrage qui permettront au collaborateur de mémoriser les notions ciblées et ce, sur le long terme.
1. Les spécificités d’une question d’ancrage
Une question d’ancrage demande donc un travail d’ingénierie spécifique, différent du travail d’ingénierie des questions d’évaluation. Voyons plus en détails les spécificités d’une question d’ancrage.
Le moment où elle intervient
Une question d’ancrage intervient en aval de la formation formelle, qu’elle soit présentielle ou distancielle. Un certain nombre de compétences auront été abordées lors de la formation et la question d’ancrage vient vérifier leur acquisition et leur maintien sur la durée dans l’esprit de l’apprenant.
L’ancrage n’est pas de l’évaluation
Nous sommes toujours dans le processus de formation car une part importante de celle-ci s’effectue justement grâce à la mise en pratique (70% selon le fameux modèle 70/20/10*). N’hésitez pas à casser les frontières entre formation et terrain grâce à l’ancrage et à suggérer des ressources de formation à la suite d’une réponse de l’apprenant pour approfondir un sujet.
2. Conseil de rédaction
Conseils de rédaction des énoncés
Éviter les mots trop catégoriques. Lorsque vous écrivez une question, les mots comme
« jamais » et « toujours », à défaut d’ajouter une immuabilité à la question, apportent en fait une ambiguïté dans la réponse. On n’est alors « jamais sûr que cela soit toujours vrai».
Utiliser des phrases simples pour les énoncés de question et éviter les doubles négations, l’ajout de détails pour tromper le sujet ou l’utilisation d’éléments de vocabulaire ambigus.
Éviter les questions négatives. Les questions négatives du type « Parmi les propositions suivantes, laquelle N’EST PAS correcte » ne sont pas pertinentes en termes de compréhension et d’évaluation de la connaissance, et elles peuvent être mal comprises par les répondants.
L’utilisation des médias pour l’ancrage
L’ancrage cherche à mettre le collaborateur face à un problème pour réactiver les notions cibles dans son esprit et travailler à leur maintien sur le long terme. Il est donc important d’utiliser plusieurs types de média dans vos questions afin de varier la typologie de situations que vous lui présentez.
- La question textuelle
La classique question textuelle à choix multiple va décrire une problématique et proposer à l’apprenant plusieurs solutions. Elle fera appel à sa capacité d’imagination pour se projeter dans la situation proposée, conceptualiser le problème et le résoudre.
Vous pouvez ancrer la question textuelle dans le quotidien de l’apprenant en lui proposant des verbatim client ou en lui décrivant des situations réelles.
Exemple :
« Bonjour, Je viens d’avoir un accident de voiture et je souhaite savoir si mon assurance prend en charge son remorquage jusqu’au garagiste. » Que répondez-vous à ce client ?
A : Vous lui demandez son nom et son prénom
B : Vous lui demandez son numéro de contrat
C : Vous le redirigez vers le service VRADE
- L’image
Une des spécificités du contenu visuel par rapport à un contenu textuel est sa capacité à susciter des émotions chez son public. Alors qu’un texte va faire appel à l’intelligence rationnelle et logique, une image a plutôt tendance à amener l’apprenant sur la voie émotive. Le fait que l’image donne à voir sans intermédiation et sans faire appel à sa capacité d’imagination lui confère un impact plus fort. L’information tirée de l’exercice n’en sera que mieux retenue.
Exemple :
Je peux dépasser ce véhicule ?
A : Oui
B : Non
- La vidéo
La vidéo décrit très précisément une situation, visuellement et auditivement, sans laisser de possible doute à l’apprenant sur la problématique qui lui est donnée à voir. La mise
- L’audio
Selon la notion à évaluer, il peut être intéressant de proposer à l’apprenant un support purement auditif. Vous l’amenez à se focaliser sur la parole d’un client ou d’un collaborateur et à y réagir.
Le mobile
Vous souhaitez améliorer l’expérience d’apprentissage de vos collaborateurs en utilisant l’application mobile Domoscio Lock ? Vous trouverez ci-dessous quelques conseils et astuces pour créer du contenu d’ancrage adapté au mobile learning.
Conseil n°1 : Gérer les dimensions d’un écran de téléphone mobile
Soyez concis et créez des questions d’ancrage, des propositions et des feedbacks courts.
Conseil n°2 : Pour engager, varier les formats et veillez aux spécificités du mobile
- Utilisez des formats de questions variés pour engager et capter l’attention des collaborateurs (QCM, QCU, questions à trous, appariement, question ouverte).
- Soignez la mise en page de votre contenu et jouez avec l’éditeur de texte de votre outil auteur. Ainsi, nous vous conseillons de structurer vos questions d’ancrage grâce aux éléments de mise en forme (gras, italique, souligné, citation).
- Gardez en tête que l’utilisation mobile est différente de celle que nous pouvons avoir sur desktop : veillez notamment à ne pas utiliser de visuels trop lourds, préférez les médias sans son lorsque cela est possible et pensez à sous-titrer vos vidéos.
Conseil n°3 : Adapter votre communication
Aujourd’hui, 74% des actifs utilisent leur téléphone portable pour accéder à des ressources pendant leur journée de travail. Les frontières entre vie personnelle et professionnelle s’effacent et le langage et vocabulaire utilisé pour la rédaction de vos questions d’ancrage dans doit être adapté aux deux situations. Nous vous conseillons d’utiliser un langage simple et informel. Selon les organisations, le tutoiement peut être à privilégier.
Conseil n°4 : Ne minimisez pas l’impact des feedbacks sur vos collaborateurs
Créez des feedbacks personnalisés pour permettre à l’apprenant de visualiser ses bonnes et mauvaises réponses. Les feedbacks lui permettront également de continuer à se former sur la notion en question et ce même durant l’ancrage.
Conclusion
L’engagement des apprenants vis-à-vis de votre dispositif de formation va être clé pour son succès. Vous pouvez exploiter plusieurs leviers pour maximiser celui-ci :
Diversification des questions :
Le fait d’utiliser des types de questions variés, en insérant plusieurs médias (questions textuelles, images, vidéos…) va surprendre l’apprenant, retenir son attention et éviter la monotonie de simples QCM qui s’enchaînent.
Feedbacks :
De même, la possibilité de renseigner des feedbacks à la suite des réponses données par les apprenants, a 3 intérêts :
- Indiquer clairement à l’apprenant qu’il a répondu correctement à la question ou non.
- Éventuellement lui recommander des ressources à consulter s’il veut approfondir le sujet abordé.
- Le féliciter s’il a répondu correctement ou l’encourager s’il n’a pas répondu correctement, et dans tous les cas, l’inciter à poursuivre ses efforts.
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